Depuis sa création en 2009, le Classement NOVA a été un outil essentiel dans le domaine de la nutrition pour évaluer les aliments selon leur degré de transformationcela a permis d'identifier facilement les produits qui ont été soumis à des processus industriels intensifs. Cependant, la simplicité de l’échelle NOVA, saluée pour sa clarté initiale, a également suscité des critiques.

Elle a été remise en question par différents secteurs de l'industrie et par certains chercheurs qui considèrent que l'approche de NOVA ignore les facteurs nutritionnels importantsce qui pourrait conduire à diaboliser certains aliments nutritifs qui, bien qu'ils soient transformés, ne sont pas nécessairement nocifs pour la santé.

Qu'est-ce que la classification NOVA ?

La classification NOVA ou Échelle NOVA divise les aliments en quatre groupes en fonction de leur degré de transformation. Le système a été développé au Brésil et a été rapidement adopté comme guide de référence par différentes organisations, comme l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) ou l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Comme nous l'avons dit, la classification classe les aliments en quatre niveaux : les aliments non transformés ou peu transformés, les ingrédients culinaires transformés, les aliments transformés et les aliments ultra-transformés. Chaque catégorie représente un niveau d'altération qu'un aliment a subi depuis son état naturel jusqu'à ce qu'il devienne un produit alimentaire de consommation.

Cette classification a été conçue par le chercheur brésilien Carlos Monteiro et son équipe à Université de São Pauloavec pour objectif initial de répondre à la consommation croissante de produits ultra-transformés, en particulier dans les pays en développement où leur consommation avait commencé à remplacer les aliments traditionnels. En identifiant la transformation comme facteur de risque, NOVA est devenu un cadre utile pour promouvoir une alimentation saine et réduire l'incidence des maladies non transmissibles.

De nombreuses études ont montré la relation existante entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le risque de maladies comme l’obésité, le diabète de type 2 et même certains types de cancer. Cependant, au fil du temps, le caractère rigide de la classification a suscité certaines inquiétudes parmi les experts et les représentants de l'industrie.

Aliments ultra-transformés selon la classification NOVA

NOVA a une structure claire et directe qui permet aux consommateurs Identifiez facilement les aliments ultra-transformés qui, comme nous le savons, ont été soulignés pour leur éventuel impact négatif sur la santé. Cependant, une approche basée simplement sur la transformation présente des limites car elle ne reflète pas toujours la valeur nutritionnelle de l’aliment. D’un autre côté, l’industrie alimentaire a souligné que certains aliments nutritifs et bénéfiques pour la santé pourraient être classés à tort comme ultra-transformés.

La Fondation Novo Nordisk et le projet de renouvellement NOVA

Compte tenu de la controverse croissante sur cette question, Fondation Novo Nordisk a décidé de soutenir un projet de deux ans, avec pour mission de développer un nouvelle version de la classification NOVA. Cette fondation danoise s'engage dans la recherche dans le domaine de la santé et du bien-être, étant connue pour ses travaux dans le domaine du diabète et d'autres troubles métaboliques. Votre participation à ce projet montre votre intérêt à contribuer à l'amélioration de la santé mondiale, en aidant à revoir un système de classification des aliments utilisé dans de nombreuses recherches et suivi par de nombreuses organisations, qui touche des millions de personnes dans le monde.

Les objectifs de la mise à jour du classement NOVA contempler le inclusion de facteurs tels que le contenu nutritionnel et la matrice alimentaireafin d'obtenir un système plus complet et plus précis. La matrice alimentaire est l'ensemble des composants physiques et chimiques d'un aliment, qui affectent la digestion et l'absorption des nutriments par l'organisme, c'est-à-dire la structure interne de l'aliment, ses fibres, ses protéines, ses graisses et le reste des nutriments et comment ils interagissent.

Et il ne s'agit pas seulement des nutriments individuels, il s'agit également de la façon dont ils sont organisés et comment ils se comportent dans leur ensemble. Dans le contexte de NOVA, la matrice alimentaire est un concept pertinent car certains aliments ultra-transformés peuvent contenir des nutriments bénéfiques, mais une fois transformés, leurs matrices peuvent avoir été altérées de sorte que l'absorption et les bénéfices pour l'organisme sont modifiés. Cette approche matricielle alimentaire est donc essentielle pour éviter la diabolisation de certains aliments transformés. L’inclusion de ce concept dans la mise à jour NOVA pourrait permettre une évaluation plus nuancée et moins catégorique des aliments.

Mettre à jour le classement NOVA

Il est vrai que l'OMS et d'autres organismes ont publié des études qui mettent en garde contre les risques des aliments ultra-transformés, mais il est également vrai que dans certains cas, la transformation peut enrichir ou stabiliser les aliments sans compromettre la valeur nutritionnelle, et c'est ce que nous souhaitons voir reflété dans une version mise à jour de la classification NOVA. D'ailleurs, rappelons qu'il existe une étude du Centre de recherche en nutrition humaine de Grand Forks, qui conclut qu'il est possible de construire un régime alimentaire sain à partir d'aliments ultra-transformés.

Comme expliqué ici, pour l'industrie agroalimentaire, un version révisée de l'échelle NOVA pourrait signifier un changement positif, car en considérant la matrice alimentaire et le contenu nutritionnel des produits alimentaires, les entreprises auraient la possibilité de les reformuler afin qu'ils soient classés de manière plus positive, en ajustant leur contenu et leurs caractéristiques pour qu'ils répondent aux nouveaux critères et ainsi proposer des produits plus sains.

L'éventuelle réforme de l'échelle NOVA propose une évolution vers une classification alimentaire plus complète et équitable, qui prend en compte la transformation, la qualité et la valeur nutritionnelle des aliments. Il s'agit d'une mise à jour qui bénéficierait aux consommateurs, à l'industrie alimentaire et favoriserait la promotion de la santé publique, soutenue par la science et adaptée aux complexités du monde présent et futur.

Le projet de mise à jour du classement sera dirigé par l'enseignant Susanne Bügel de la Université de Copenhagueet débutera en janvier de l'année prochaine, pour s'achever fin 2026. Vous pourrez découvrir tous les détails de ces travaux à travers cet article publié sur le site de l'Université de Copenhague.

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